Documents MORIAU Jacques 9 résultats

Intégré dans une équipe pluridisciplinaire, l'accueil participe au décodage de la demande, il comporte une dimension psychosociale importante et permanente. Il exige également une capacité d'écoute et relationnelle, il mobilise l'autonomie du patient et encourage l'exercice de la citoyenneté active, notamment à travers la santé communautaire, et constitue une fonction à responsabilité, encline à prendre des initiatives.
C'est une prestation de santé à part entière, une manière de "prendre soin". Ce care nécessite un niveau de compétences professionnelles : se former pour changer son propre regard, celui de ses collègues et des pouvoirs publics, se former aussi pour l'usager qui demande une prise en charge thérapeutique dès son arrivée à l'accueil.[-]

Aujourd'hui comme hier, les travailleurs sociaux s'interrogent sur le sens de leurs pratiques professionnelles et sur les finalités implicites de leur travail. Pour nourrir le questionnement contemporain, on peut s'inspirer de ce que les travailleurs sociaux d'une génération précédente ont pu témoigner de leur métier, de leurs pratiques. La période 1970-1980 est en effet marquée par une interrogation radicale sur l'existence même du travail social comme corps professionnel et mode d'intervention de la société sur elle-même, mais aussi par un champ d'expérimentation, d'exploration en vue de renouveler les pratiques. Pourquoi ? Quels sont les questionnements ? Ont-ils évolué ? Quelles sont les issues ou les alternatives proposées ?
Ce court argumentaire a servi de point de départ à la construction de ce numéro.[-]

En décembre 2019, deux structures associatives bruxelloises – Le Forum – Bruxelles contre les inégalités et le Conseil bruxellois de coordination sociopolitique (CBCS) – se sont associées à des centres de recherche en sciences sociales, le CIRTES (UCLouvain) et le METICES (ULB). Ces acteurs ont donné le coup d'envoi à un dispositif situé à l'interface de la recherche et de l'intervention sociale, le Centre de recherche de Bruxelles sur les inégalités sociales (CREBIS). Ce numéro de Pauvérité retrace la genèse de ce nouveau venu dans le secteur social-santé bruxellois. Le CREBIS défend une approche collaborative de la recherche dans laquelle intervenants de première ligne et chercheurs sont liés de manière étroite. Cette posture implique de refuser la hiérarchisation selon laquelle les savoirs du monde académique priment sur les connaissances professionnelles des intervenants sociaux. Les auteurs exposent la vision de la recherche défendue par le CREBIS : une recherche se voulant collaborative et engagée. Collaborative dans la mesure où toutes les parties prenantes (intervenants sociaux, usagers de services et chercheurs) doivent être des acteurs à part entière de la recherche et pouvoir se réapproprier ses résultats et ses outils. Engagée car la recherche est ici placée au service du bien commun et de la transformation de la société[-]

Les travailleurs sociaux et les bénévoles qui sont restés sur le terrain pendant l'épidémie ont dû lutter contre le stress, la peur, la fatigue. Le déconfinement n'arrange pas toujours les choses pour ces « héros oubliés » du Covid, qui craignent la crise sociale à venir. Quand ils n'étaient pas sur le front, les travailleurs du social ont modifié leurs pratiques pour maintenir le lien avec leur public. Lettres, visioconférences, WhatsApp… tous les moyens furent bons, mais pas toujours suffisants. Lutter contre le non-recours, tel était l'objectif du numéro vert mis en place par la Fédération des services sociaux. Un coup de fil utile pour un public à l'existence fragile. La crise a généré plus de fluidité entre des secteurs qui se parlaient peu, mais aussi avec le politique. Pour le sociologue Jacques Moriau, il convient de se saisir de ces solutions inédites pour faire pencher la balance en faveur du social. « Et quand on voit ce que peut demander le secteur privé, nous ne voulons plus nous contenter de queues de cerises… ». « Ce que nous avons obtenu durant cette période de Covid-19, ce n'est pas du luxe, c'est la base », lâche aussi Christine Mahy du Réseau wallon de lutte contre la pauvreté, présente dans plusieurs « task forces » sociales. Raison pour laquelle ces dispositifs, bricolés à la va-vite au plus fort de la pandémie, n'ont pas l'intention de raccrocher… [-]

Au sommaire de ce dossier :
- Les usages de la recherche collaborative : des défis et enjeux permanents;
- La recherche collaborative : au-delà de l'entre-soi, un entre deux de savoir émancipateur;
- Au delà d'une recherche collaborative en travail social : entre enjeux directs et participation au changement social;
- La démocratisation de la prévention à l'épreuve de la pratique;
- Relier intervention sociale et recherche : pratiques, postures et enjeux du travail collaboratif;
- Créer une baladodiffusion : ouvrir des voies et partager des voix;
- Valoriser l'expertise des usagers en santé : le cas du projet « Patients-Formateurs »;
- Renforcer la créativité au sein de la recherche collaborative;
- Les usages impromptus des agences pour l'emploi. Une comparaison francoallemande.[-]